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Construire des arguments en faveur de la voie de la prospérité éthique de RoundMap

Construire des arguments en faveur de la voie de la prospérité éthique de RoundMap

Nous vivons à une époque marquée non seulement par des changements rapides, mais aussi, plus profondément, par des niveaux élevés de privation. Partout dans le monde, des milliards de personnes sont confrontées à la pauvreté, aux inégalités et au défi incessant de joindre les deux bouts. Même dans les pays où les plus pauvres s’en sortent mieux que dans d’autres parties du monde, le fossé entre les richesses et les besoins continue de se creuser. Pourtant, au milieu de ces contrastes saisissants, une vérité simple demeure : nous faisons tous partie d’une seule et même race humaine, partageant une seule et même planète.

L’ampleur du défi est indéniable, mais l’opportunité l’est tout autant. Avec les ressources, la technologie et les connaissances dont nous disposons, nous avons le pouvoir de faire en sorte que chaque personne sur cette planète ait accès à l’essentiel : la sécurité, le logement, la nourriture et les soins de santé. Et nous pouvons le faire en honorant notre devoir envers la Terre, en construisant des systèmes durables, équitables et respectueux de la planète, de la nature et de notre environnement.

Mais avant de transformer cette possibilité en réalité, nous devons nous confronter à des questions fondamentales, des questions qui remettent en cause nos priorités, nous poussent à dépasser les récits confortables et nous obligent à repenser ce que signifie la construction d’une société prospère et équitable :

  1. Que se passe-t-il dans le monde ? Sommes-nous vraiment conscients de l’ampleur de la souffrance et de l’inégalité qui existent, ou détournons-nous le regard, réconfortés par la relative stabilité de notre propre environnement ?
  2. Que doit-il se passer ? Que faut-il pour que chaque personne ait accès à une vie digne, et comment rassembler la volonté collective d’agir ?
  3. Qu’est-ce qui nous retient ? Quelles sont les barrières systémiques, les intérêts bien ancrés et les peurs qui nous empêchent de prendre les mesures nécessaires à un monde plus juste ?
  4. Comment combler le fossé entre le profit et l’objectif ? Pouvons-nous créer une façon de faire des affaires qui soutienne à la fois les personnes et la planète, en ayant un impact positif tout en générant les moyens de continuer ?

Ces questions sont un appel à affronter les réalités de notre temps avec courage et clarté. Elles nous obligent à imaginer un avenir où la richesse et le progrès de certains ne reposent pas sur la privation d’autres – un avenir où l’entreprise n’est pas seulement un mécanisme de profit, mais un moteur de prospérité éthique pour tous.

1. Que se passe-t-il dans le monde ?

Le niveau de privation est aujourd’hui stupéfiant. Dans le monde entier, des milliards de personnes vivent dans la pauvreté, sont confrontées à des inégalités systémiques et luttent quotidiennement pour satisfaire des besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau et le logement. Même dans les pays où les plus pauvres sont relativement mieux lotis, le fossé entre les riches et ceux qui survivent à peine se creuse. Pourtant, dans ce monde interconnecté, aucune nation n’est isolée de la souffrance des autres. Nous faisons tous partie d’une seule et même race humaine, partageant une planète finie aux ressources limitées.

Prenez, par exemple, la montée des mouvements sociaux réclamant des salaires et des conditions de vie équitables. Ces mouvements ont mis en évidence le fait que les chaînes d’approvisionnement mondiales s’appuient souvent sur des travailleurs sous-payés pour livrer des produits bon marché à des marchés plus riches. L’industrie de l’habillement en est un exemple frappant : les travailleurs de l’habillement dans des pays comme le Bangladesh et le Cambodge travaillent dans des conditions difficiles pour des salaires qui couvrent à peine leurs frais de subsistance. Pendant ce temps, les marques des pays développés, tout en prétendant s’intéresser à la durabilité, poursuivent souvent des pratiques qui renforcent cette disparité.

Le constat est clair : nos systèmes actuels laissent tomber trop de gens. Si l’économie mondiale a créé d’immenses richesses, elle a également laissé de côté ceux qui produisent les biens que nous consommons. Reconnaître cette réalité est le premier pas vers une solution : nous devons cesser de nous contenter de maximiser la croissance et veiller à ce que nos modèles économiques soient inclusifs et justes, au service de ceux qui y contribuent.

2. Que doit-il se passer ?

Il est temps de reconnaître qu’une vie digne ne devrait pas être un privilège mais un droit, que chaque être humain mérite, quel que soit son lieu de naissance. Avec les ressources et les connaissances dont nous disposons, le monde peut assurer la sécurité, le logement, la nourriture et les soins de santé à tous, tout en respectant notre planète et ses limites naturelles. Mais cela nécessite un profond changement d’état d’esprit et de priorités : nous devons remplacer la recherche de profits à court terme par un engagement à long terme dans des actions motivées par des objectifs précis.

Un exemple de ce changement peut être vu dans le mouvement B Corp, où les entreprises répondent volontairement à des normes plus élevées de performance sociale et environnementale, de responsabilité et de transparence. Patagonia, par exemple, a engagé ses bénéfices dans la lutte contre le changement climatique, ce qui témoigne d’une volonté d’aller au-delà des gains immédiats et d’avoir un impact durable. Cependant, de tels exemples restent l’exception plutôt que la norme, ce qui souligne le défi que représente la création d’un changement plus large.

Pour que ce changement prenne racine, les entreprises doivent adopter une pensée systémique globale – une approche qui reconnaît la nature interconnectée de nos défis et cherche à créer de la valeur d’une manière qui profite à toutes les parties prenantes. Cela inclut non seulement les actionnaires, mais aussi les employés, les clients, les communautés et l’environnement. L’approche de RoundMap, qui place l’impact au centre de la stratégie d’entreprise, fournit une feuille de route sur la façon de construire des systèmes qui prospèrent à long terme en alignant l’objectif sur la rentabilité.

3. Qu'est-ce qui nous retient ?

Si la voie à suivre semble claire, pourquoi continuons-nous à lutter contre l’inaction ? Une partie de la réponse réside dans notre résistance profondément enracinée au changement. De nombreuses organisations restent bloquées sur les anciennes méthodes de travail, axées sur les résultats trimestriels et isolées de la réalité de leur impact plus large. C’est ce que nous pourrions appeler l’isolationnisme des entreprises : un état d’esprit dans lequel les entreprises agissent comme des entités isolées, déconnectées des écosystèmes dans lesquels elles opèrent, même si leurs actions se répercutent sur ces systèmes.

La réponse du secteur bancaire à la crise financière de 2008 a valeur d’avertissement. La crise a révélé les dangers d’une prise de risque incontrôlée et d’une focalisation étroite sur le profit, ce qui a entraîné des difficultés économiques généralisées. Pourtant, même après des réformes telles que la loi Dodd-Frank, de nombreuses institutions financières ont repris leurs activités habituelles, privilégiant les gains à court terme au détriment de la résilience systémique. À l’inverse, certaines entreprises fintech comme Stripe ont emprunté une voie différente, construisant des modèles d’entreprise qui donnent la priorité aux besoins des clients et à la transparence, montrant ainsi qu’une approche plus adaptative et responsable est non seulement possible, mais aussi compétitive.

La clé est de reconnaître que des obstacles systémiques – l’inertie réglementaire, des intérêts bien établis et une culture qui récompense la pensée à court terme – nous empêchent d’avancer. Mais ces obstacles peuvent être surmontés si les dirigeants sont prêts à remettre en question les idées reçues, à réimaginer leur rôle dans le monde et à adopter des stratégies plus adaptatives, axées sur les parties prenantes. Cela signifie qu’il ne suffit pas de reconnaître la nécessité d’un changement, mais qu’il faut au contraire modifier concrètement la façon dont les entreprises fonctionnent, mesurent leur succès et interagissent avec leurs communautés.

4. Comment combler le fossé entre le profit et la finalité ?

Combler le fossé entre le profit et la finalité ne consiste pas à choisir l’un plutôt que l’autre, mais à intégrer les deux pour construire une entreprise qui prospère dans tous les sens du terme. Pour ce faire, il faut trouver un équilibre entre la résilience à court terme et l’impact à long terme, en reconnaissant que la rentabilité est un moyen et non une fin. Le cycle de prospérité offre un cadre pratique pour cette intégration, en soulignant que les entreprises doivent continuer à générer des profits (s’efforcer) pour survivre, mais que ces profits doivent être orientés vers la réalisation d’objectifs plus larges, axés sur la finalité (prospérer).

Un exemple concret est celui de Danone qui, sous la direction d’Emmanuel Faber, s’est redéfinie comme une “Entreprise à Mission” – engagée à équilibrer le profit avec un impact social et environnemental positif. Cette mesure audacieuse a permis d’aligner la stratégie commerciale de Danone sur une mission de soutien à l’agriculture durable et de lutte contre la sécurité alimentaire. Cependant, l’entreprise s’est heurtée à une forte résistance de la part d’actionnaires plus axés sur les rendements à court terme. L’histoire de Danone révèle à la fois le défi et la promesse d’aligner le profit sur l’objectif : la voie est difficile, mais elle offre une vision d’un modèle d’entreprise résiliente et alignée sur l’avenir.

Le cadre de RoundMap vise à combler ce fossé de manière systématique, en fournissant aux entreprises un moyen structuré mais flexible d’intégrer la finalité dans toutes les phases de leurs activités. En se concentrant sur les réseaux de valeur partagée – des partenariats qui amplifient l’impact positif tout en atténuant les effets négatifs – RoundMap montre comment les entreprises peuvent créer des écosystèmes où la rentabilité et la finalité se renforcent mutuellement. Il s’agit d’un plan de construction d’un monde où personne n’est laissé pour compte, où la valeur est créée pour tous et où le succès d’une entreprise contribue au bien-être du plus grand nombre.

Conclusion : Réimaginer la prospérité

Les défis auxquels nous sommes confrontés – la pauvreté, les inégalités, la dégradation de l’environnement – exigent plus qu’un changement progressif ; ils requièrent une réimagination de ce que signifie la prospérité. En nous confrontant à ces questions fondamentales, nous pouvons commencer à voir plus clairement le chemin qui mène à la prospérité éthique. L’approche de RoundMap, qui met l’accent sur la réflexion sur l’ensemble du système et sur les stratégies “Impact-First”, offre non seulement une vision de ce qui pourrait être, mais aussi une voie pratique pour en faire une réalité.

Ce voyage est illustré par l’image d’un petit ours en peluche abandonné sur le sol d’un tunnel froid, son regard vide rappelant brutalement tout ce qu’un ours en peluche symbolise : la sécurité, l’amour, la joie et l’espoir que nous souhaitons pour chaque enfant. Lorsqu’un ours en peluche est perdu, il représente plus qu’un simple jouet égaré ; il évoque une perte plus profonde : notre incapacité à nous accrocher à ce qui compte vraiment. Il témoigne de la façon dont, dans notre quête de profit et de progrès, nous pouvons perdre de vue les besoins fondamentaux des personnes les plus vulnérables.

Pourtant, il y a de la lumière au bout du tunnel. Cette lueur lointaine représente l’espoir qui subsiste, la promesse qu’un avenir meilleur est possible si nous choisissons de nous y engager avec détermination. Elle nous rappelle que si le chemin est difficile, il n’est pas sans direction. Pour atteindre cette lumière, nous devons prendre des décisions qui donnent la priorité aux personnes et à la planète, afin de créer un monde où personne n’est laissé pour compte et où chaque enfant – et chaque personne – a la possibilité de s’épanouir.

Le choix qui s’offre à nous est très clair : continuer sur une voie qui privilégie le profit au détriment des personnes, ou adopter une nouvelle façon de penser qui considère que les entreprises prospères sont celles qui élèvent les autres. Il est temps de prendre une décision, car l’avenir dépend de la façon dont nous répondons à ces questions aujourd’hui. Et tout comme cet ours en peluche abandonné, l’espoir d’un avenir meilleur repose entre nos mains, attendant que nous le réclamions.

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Author

  • edwinkorver

    Edwin Korver is a polymath celebrated for his mastery of systems thinking and integral philosophy, particularly in intricate business transformations. His company, CROSS-SILO, embodies his unwavering belief in the interdependence of stakeholders and the pivotal role of value creation in fostering growth, complemented by the power of storytelling to convey that value. Edwin pioneered the RoundMap®, an all-encompassing business framework. He envisions a future where business harmonizes profit with compassion, common sense, and EQuitability, a vision he explores further in his forthcoming book, "Leading from the Whole."

    Voir toutes les publications Creator of RoundMap® | CEO, CROSS-SILO.COM
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